lundi 18 février 2008

Massacre a’ BBhirmingham

Il y a trois semaines, je suis allé rendre visite à mes parents. Je venais d’arriver lorsque mon père me dit avoir quelque chose pour moi. Il descendit à la cave avant de remonter, sourire aux lèvres, quelques feuilles jaunies, racornies, abimées. Les restes de mon premier roman, porté disparu pendant des années, sans doute emporté par les eaux brunâtres de l’Ourthe après une des nombreuses et dévastatrices crues qui s’abattaient à intervalle régulier sur mon village d’enfance, punitions naturelles de l’insouciance humaine. Huit pages dans ma main. Silence. Bloc de papier recyclé, tel que celui offert chaque année à Noël par un intrus. Viré moutarde. Dévoré par les souris – une page est d’ailleurs à moitié illisible, on voit clairement les traces de dents des rongeurs. Stupeur, silence. Mais pas de tristesse. Quand on croyait à la disparition, qu’importe l’état tant qu’il y a un retour. Mon premier roman.

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Le titre :
Massacre a’ BBhirmingham – les deux B sont barrés et, comme l’erreur d’orthographe, viennent souligner l’éminente fictionalité du texte. L’apostrophe apparemment mal placée participe déjà d'une entreprise Schmidtienne de désengagement des conventions qui elle-même accentue la déréalisation du récit.

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L’automne belge de 1990, j’avais neuf ans. Dans ma tête, un film : l’école est sur la colline, à côté de l’église. On arrive au parking, je sors avec ma mère et me dirige vers les escaliers menant, en contrebas, au bâtiment où se trouvent les classes. Plusieurs enseignants des localités avoisinantes font le pied de grue, dans le froid. Grève. Pas de cours. Il y a une garderie sur laquelle veille la dame qui m’a appris à lire. Les jours suivants, j’emmène avec moi l’une de mes deux machines à écrire. J’avais celle de ma mère, grise, style années ’70. J’avais celle de mon père, noire, style rétro. C’est celle que je préférais et que je pris avec moi. Je ne me souviens pas de la marque, mais toujours des touches, du ruban, du rouleau, du son qu’elle faisait, de la sensation qu’elle renvoyait aux doigts.

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L’introduction :
Intitulée « Procés », elle induit chez le lecteur d’abord un sentiment de familiarité – on est dans un roman policier, la salle de tribunal est un élément essentiel du décor de base – et puis l’étonnement, voire la déstabilisation, puisqu’il est vite évident que l’instructeur est l’auteur lui-même et que la personne jugée n’est pas un des criminels dont on nous a promis la chasse, mais bien un certain JS de ses amis. L’acte d’accusation est grave : JS est un sale tricheur. Il y a deux témoins à charge : celui de JVH qui explique que le dénommé JS a prétendu une fois que la balle était rentrée dans le goal alors que c’était lui, JVH, le gardien et qu’il savait pertinemment bien qu’il l’avait cueillie avant qu’elle ne franchisse la ligne, et puis celui de FA qui expose un cas classique de classe de cours : JS se retourne, lui prend sa feuille de calcul pour copier avant de prétendre à la maitresse qui avait compris qu’il se tramait quelque chose que c’est FA qui recopiait. Le juge-auteur conclut par un pronunciamiento. Il prend le contrôle, jure de ne pas être un dictateur -- contrairement à JS --, promet la liberté d’expression et d’action, l’interdiction des disputes et l’arrêt des attaques surprises à la base. Il nomme JVH premier ministre, FA chef de la police, un certain B chef de l’armée et un certain Q trésorier.

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit là d’une parodie féroce de l’institution judiciaire et des procès réels : il n’y a pas de défense, pas de jurés, pas de délibérés et, plutôt que par la justice, il se conclut par une déclaration grandiloquente et démagogique qu’on pressent déjà mensongère. Certains y voient un clin d’œil ou plutôt une critique sauvage de la constitution américaine et de ses promesses de laissez-faire, laissez-passer, mais aussi des déclarations pacifistes et isolationnistes ayant émaillés les discours de nombreux candidats à la présidence – on sait ce qu’il en advint. D’autres commentateurs, moins américano-centristes, voient dans la figure de JVH celle de JVH², donc celle de JVHH, c'est-à-dire JHVH. Cette interprétation religieuse est encore renforcée métaphoriquement par la présentation de ce personnage comme gardien supposé préserver la virginité de son but et décider qui peut entrer en son sein / saint. Dans cette optique, on peut voir JS comme l’inversion de Saint Jérôme (SJ / JS). On sait que l’inversion est une des caractéristiques sataniques, on sait moins que Saint Jérôme est celui qui traduisit HYLL en Lucifer. On voit donc qu’à travers l’utilisation d’une poignée de nom, l’auteur arrive à rendre toute une chaîne complexe de référents théologiques. Le sens de FA est nettement moins clair : certains veulent y voir un clin d’œil à la Football Association anglaise mais cette interprétation frappe par son décalage avec les théories généralement admises. Il faut bien préciser qu’aucune de ces pistes d’analyse n’est mutuellement exclusive. La polysémie semble être une des caractéristiques fondamentales de ce texte.

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C’était une école communale d’un village de moins de mille habitants. Nous n’étions qu’une petite cinquantaine pour six années d’enseignement, il n’y avait que trois professeurs qui s’occupaient chacun de deux niveaux en même temps, dans la même classe. Ces jours de grève, seuls ceux dont aucun des parents ne pouvait s’occuper pendant la journée étaient présents dans cette étude improvisée. Nous étions sans doute une dizaine, assis aux vieux pupitres qui, partout sauf là, avaient déjà été remplacés de par le pays. Bois brun acajou verni, rainure pour les crayons, trou pour la bouteille d’encre et, cette fois-là, ma machine à écrire. Les autres jouaient à je ne sais trop quoi, sans faire de bruit, ou sans en faire trop. Peut-être avec des voitures ou des GI Joe sur le sol, mosaïque années ’50 de pavés rouges et de pavés jaunes. Sur l’estrade, devant le tableau vert, un bureau d’où madame N. nous surveillait.

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L’action
La première page est composée essentiellement de dialogues brefs et percutants. Le commissaire téléphone à un tueur à qui il propose « A ¢¢ ø25 milles LIVRES-STERLING » pour tuer les frères Jhons. L’assassin est honoré et promets de s’en aller le lendemain même à New York pour les éliminer. Le chapitre se termine sur un « plus-tard dans l’avion » sec et mystérieux : sur ce fameux plus tard, l’auteur restera muet.

Le thème de la parodie de la loi, de la justice est toujours présent : bien que l’on sache qu’il s’agit probablement de criminels, le fait qu’un commissaire veuille faire tuer les Jhons par un assassin sous contrat ne peut que choquer et perturber le lecteur. Le commissaire est-il un voyou ou s’agit-il de nous encourager à revoir nos conceptions occidentalo-centristes de l’ordre et des institutions comme garantes d’une élusive liberté et protectrice du bien ? Il parait évident que cette deuxième perspective est bien plus riche.

On notera aussi le travail complexe de l’auteur sur la mise en page. De nombreuses lettres ont été à moitié barrées, d’étranges symboles émaillent le cours du dialogue, seule une moitié de la feuille est utilisée et les points d’exclamation donnent un rythme martialo-musical propre à être scandé.

La page suivante est aussi à moitié remplie seulement. Mais là où la première était divisée en deux horizontalement, celle-ci l’est verticalement, indiquant sans doute que le commissaire d’abord passif / couché – ce n’est pas lui qui allait faire la sale besogne – se met en branle et passe à l’action / se lève. On ne sait pas ce qui s’est passé à New York, mais les frères Jhons sont maintenant en Grande-Bretagne, et la police en a marre. On vient de trouver la voiture des bandits dans « un foss,èaua) alentour de NOTHINGAM ! ». Comme on le voit typographiquement, la panique s’empare de l’agent dont on peut se demander s’il est apte à maintenir l’ordre. Une fois sur place, ils découvrent une Opel Kadett, (voiture étrange pour des bandits de dimension internationale -- encore une fois l’auteur se joue des conventions et clichés du polar), une mitraillette vide et le corps sans vie de Munro Jhons, dont la rivalité avec son frangin Loui était proverbiale. La scène se conclut sur le haut de la cinquième page : le commissaire donne l’ordre de prévenir la criminelle. Mais si la criminelle, ce n’est pas lui, qui est-il donc ? Une fois de plus, pas de réponse.

Cette cinquième page est une autre cassure dans le rythme visuel du texte qui n’occupe toujours que cinquante pourcent de la surface disponible mais dont l’agencement devient extrêmement sophistiqué. Le haut de la page est un bandeau vide auquel correspond sur le bas un bandeau rempli de texte. Entre les deux, une division entre le blanc et le noir du récit : sept-douzième vide, une ligne invisible et puis le corps du texte, justifié sur la gauche. Sans aucun doute, la page présente l’aspect d’une tête prise à partir du haut des épaules. Celle du cadavre-Munro ? Celle, narguant la police, de Loui, l’assassin présumé ? Celle du commissaire qui -- on va le voir -- cogite ? Celle de l’auteur, qui insiste de manière subliminale pour qu’on n’oublie pas que le meurtrier et le justicier, l’agent de désordre et le garant de l’équilibre, c’est bien lui ? Ou celle, qu’on se paie, du lecteur ?

Dans la voiture de retour vers le poste, le commissaire réfléchit à la difficulté de sa tâche. Beaucoup de ses collègues abandonneraient, mais il voit déjà la prime et l’image de marque que pareil coup entrainerait. Le policier ne fait pas son travail pour le bien commun, mais pour la gloire et l’argent, nous dit-on ainsi. Et si c’est trop risqué, il préfère laisser courir les malfrats. Dans la même veine, il faut donner toute son importance à une intervention du narrateur qui pourrait paraître anecdotique : « Mais,lecommissaire doit arrèté depensé car la voiture s’arrètent devant le siège de SCOTLAND-¥ARD ». Le commissariat est vu comme un lieu où non seulement on peut mais surtout on doit arrêter de penser. Il est aussi évident que ce qui, au premier abord, serait juste un chaos typographique fait sens : depensé veut dire à la fois de penser et dépenser -- le commissaire imaginait déjà ce qu’il allait faire avec sa prime, et les contraintes financières déterminent ce qu’est la police – et cette idée est renforcée par le symbole du Yen japonais utilisé par l’auteur dans le mot Scotland Yard.

Le retour au poste est bref : on lui téléphone pour lui annoncer que les frères Jhons ont été vus à Glasgow. En taxi, il se rue à « l’aréoport ».

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Je me suis lancé dans mon entreprise romanesque avec beaucoup d’enthousiasme et une idée que je pensais assez précise de ce que j’avais l’intention de faire : l’histoire d’un policier anglais -- mon pays préféré -- lancé sur la piste d’une redoutable bande de criminels. Il devait y avoir des tirs et des courses poursuites. Point n’était besoin de plus. Mon copain J., moitié-hollandais, moitié-irlandais (disait-il), mythomane de grande dimension (je ne sais trop si j’en ai rencontré un plus gros depuis) prétendait qu’il allait se rendre en voyage à Paris le mois suivant (ou deux ou six mois plus tard, il ne se souvenait jamais exactement) et qu’il irait amener mon manuscrit aux éditeurs. On l’appelait morve-au-nez, c’est le seul gars que je connaisse à avoir réussi, alors qu’il était gardien (enfin, on disait kep’), sans pression aucune, à dégager à la main le ballon dans son propre but. Il prétendait aussi qu’il y avait un trou dans le mur de sa chambre à travers lequel il pouvait voir la voisine faire des choses. Je suis allé chez lui plusieurs fois, de trou il n’y avait pas. Par contre, au-dessus de son lit, le poster d’un vieux bateau dix-neuvième sur lequel selon lui, à ce moment précis, son oncle naviguait.

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La sixième page est la plus endommagée par la gourmandise des souris. Il faut dire qu’elle est très bonne, plus légère et donc fort différente du reste du livre – malheureusement on sait à peine ce qu’elle contenait. Le commissaire tente d’acheter un billet d’avion pour Glasgow. La dame chargée de la vente s’écrie : « Mais il est déjà parti et depuis 45 MINUTES malheureux perssonage ! ». Notre héros/anti-héros (à ce stade de la narration, on penche pour la deuxième, ultra-moderne hypothèse mais qui sait vraiment ?) ne se démonte pas : « Mais comment est se possible ! Je suis commissaire à SCOTLAND-¥ARD $ ! ». La femme de conclure philosophiquement : « il m’est impossibled de faire l’impossible pour vous ! ». C’est une belle et subtile illustration de la police qui croit en sa toute puissance : tel Dieu, rien ne peut l’arrêter et le fait de rater un avion c’est, sans mauvais jeu de mot, un retour sur terre, une chute de la position de démiurge dans laquelle la loi s’était scandaleusement mise. Il s’agit toujours pour l’auteur de remettre en cause les présupposés et les valeurs de la cosmogonie occidentalo-étatique. Et donc, peut-être plus humble (mais pour combien de temps ?), le commissaire se rend à la gare. Les experts s’accordent à dire que se joue ensuite une scène absurde entre lui et le contrôleur du train autour de sa détention ou non d’un billet en règle, mais les coups de dents nous empêchent d’être formels à ce sujet.

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Je me souviens d’avoir été particulièrement excité à l’écriture de ma scène de poursuites en bagnole, mais elle fait partie de ce qui a disparu. Entre les trous de souris et les feuilles qui se sont faites la malle, il m’est très difficile de faire sens d’un projet pareil.

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La dernière page sauvée des eaux se déroule dans une ville non nommée (sans doute Glasgow, mais au rythme jusque-là imprimé, pourquoi pas Londonderry ?). La voiture des frères Jhons entre en trombe dans une rue et massacre les passants à coups de mitrailleuse. Le commissaire en a marre, son inspecteur aussi. L’escalade est incontrôlable. L’heure de la mobilisation a sonné. Mais dans ce livre, l’unanimité ne dure jamais et ce qui était direct bifurque toujours. Alors que le commissaire, pour la deuxième fois, s’exclame qu’il faut les avoir, l’inspecteur dit : «je veux bien vous croire, commissaire ». La réponse est cinglante : « pourquois auparavent vous ne me croiez pas ». Se peut-il qu’on essaie de nous expliquer que l’obsession du commissaire n’était partagée par personne de son corps, ou même qu’elle était purement fictive et imaginaire ? Cette attaque a-t-elle vraiment été signée par les Jhons ? Rien dans le texte ne permet de le dire et on peut même en douter : si leurs goûts en matière de voiture sont constants, comment une véhicule de la classe d’une Kadett peut entrer en trombe dans quelque rue que ce soit ? De plus, auparavent / auparavant + vent indique sans doute que le commissaire faisait du vent, parlait pour ne rien dire et le fait que la phrase ne se termine pas en point d’interrogation illustre son isolation au milieu de ses collègues ainsi que la possibilité qu’il ait eu besoin d’un évènement particulier – le massacre – pour motiver les troupes. Est-il derrière tout ça ? Plus simplement, d’autres spécialistes voient dans ce passage l’illustration que les prophètes parlent souvent seuls et qu’on ne les remercie pas une fois qu’on admet la véracité de leurs théories. Quelque part entre ces deux pôles d’analyse, on soulignera que l’auteur, onze ans avant les faits, avait déjà prédit les réactions au onze septembre. Autant de clairvoyance laisse pantois.

Au-delà des ces théories académiques, le texte, s’il est riche en indice, ne laisse pas de piste claire. On peut regretter la disparition de ce qui composait le reste de cet indubitable magnum opus. Les seules certitudes seront celles qui nous serviront de conclusion : tout est dans le titre. « Massacre a’ BBhirmingham » est un livre du désordre, du réel / iréel, expérience folle sur la syntaxe, la typographie et la mise en page : il détruit notre monde pour en construire un nouveau où l’auteur est le roi. Il n’y a pas de massacre à Birmingham pas plus qu’il y en a a’ BBhirmingham : ce paradoxe est la clef du codex ici présenté. Ses incohérences sont cohérences. Sa folie est raison. Son monde est le nôtre, mais on ne le sait pas encore.

6 commentaires:

g@rp a dit…

Petit commentaire avec les moyens du bord pour cause de vacances savoyardes - désolé, pas moyen de copier/coller/annoter.
Donc donc donc.
Retour à Genèse pour ce chapitre-ci.
Dois-je dire que je me suis marré ?
Dois-je dire que le Fausto Tabulant Rasant le jeune F est tout bonnement tordant ?
Que celui qui n a jamais eu de machine à écrire ni de premier roman bourré de faustes de frappe lève le doigt. Ou se taise à jamais.
Ce décalage prose et forme enfantine et vocabulaire universitaire ayant réponse à tout ou voulant une réponse à tout : délicieux et délectable.
Seul bémol : comme toujours un début qui traine un peu les semelles, un manque de clarté dans les passages relatifs à l'école et sa grève. Puis la machine s'emballe, et tout est bon.
On a le sourire. T'as gagné, Fausto !

François Monti a dit…

Merci g@rp! Quand tu reviens de vacances, tu peux me faire savoir ce que tu veux dire plus précisément par manque de clarté?

Lazare Bruyant a dit…

Sans pouvoir expliquer vraiment pourquoi, ceci est mon texte préféré d'Autofission. Peut être justement pour ce côté "manque de clarté" dont parle G@rp. Moi je trouve que ce début "qui traine de la semelle" est positivement nécessaire à la suite. C'est un homme qui se (re)trouve en face à face avec le gamin qu'il était... il ne peu pas en être autrement, au niveau redactionnel je veux dire. L'utilisation abusive des formules/initiales est sensas. j'aime beaucoup. J'aime beaucoup parce que ça tatonne, ça s'interroge, qu'est ce que ce gamin/juge/rédacteur à voulu faire? La structure est bancale? & alors??? Je trouve que ça donne encore plus de sens au texte. Ces fautes de frappe, ces ratures... c'est de l'or en barre mon cher Fausto!

Anonyme a dit…

Très intéressant, amusant, mais la distinction entre les deux discours est parfois moins prégnante ; tu aurais peut-être dû écrire la partie critique un jour et la partie pseudo-autobio un autre. Ce qui est moins réussi : un passé simple qui arrive soudain dans tout un paragraphe d'imparfaits, ça casse le rythme. Les narrations de scènes précises, qui me semblent trop stéréotypées ("sourire aux lèvres" - mais que dans les expressions, aussi dans la façon de les présenter).

Anonyme a dit…

"pas que dans les" au lieu de "que dans les"

g@rp a dit…

Bon.
Ayè, j'ai enfin eu le temps de te relire.
Sur écran.
Et là,je vois des lignes partout (tu veux vraiment pas faire quelque chose pour nos pauvres petits yeux, steplè ?)
Le passage qui m'a le plus gêné à la lecture, que j'ai dû reprendre, est celui-ci :
"Nous n’étions qu’une petite cinquantaine pour six années d’enseignement, il n’y avait que trois professeurs qui s’occupaient chacun de deux niveaux en même temps, dans la même classe. Ces jours de grève, seuls ceux dont aucun des parents ne pouvait s’occuper pendant la journée étaient présents dans cette étude improvisée. Nous étions sans doute une dizaine, assis aux vieux pupitres qui, partout sauf là, avaient déjà été remplacés de par le pays. Bois brun acajou verni, rainure pour les crayons, trou pour la bouteille d’encre et, cette fois-là, ma machine à écrire."
Tu vois, c'est pas bien méchant.
En tout cas, plaisir de lecture intact.
Un signe qui ne trompe pas.
Tu tiens VRAIMENT le bon bout.