dimanche 9 décembre 2007

Javi dans le métro

Il neigeait le jour de sa mise en terre. Ça faisait peut-être dix ans que je ne l’avais pas vu, mais j’avais fait le déplacement pour lui rendre un dernier hommage. Il y a peu de chance que les jeunes espagnols connaissent son nom, bien qu’il ait eu un certain retentissement médiatique il y a une quarantaine d’années, et pourtant un homme qui a donné à sa vie une inflexion nouvelle en se basant exclusivement sur une bribe d’idée de Julio Cortázar mérite certainement que l’on garde son souvenir.

A vingt-six ans, Javi n’était qu’un employé ni bon ni mauvais, sans autre passion dans sa vie que regarder l’Atletico jouer et aller boire un caña avec quelques amis du quartier de son enfance, où il vivait toujours avec ses parents. Un beau matin, vers huit heures vingt-sept, les vautours firent leur apparition au-dessus de son immeuble : il venait de se réveiller avec le billet gagnant de la loterie dans la poche de sa veste et se retrouvait ainsi catapulté dans un monde de richesse sans avoir la protection qui va avec, puisqu’il était toujours entouré du décor dangereux de la classe moyenne. Il n’est, je pense, pas nécessaire de vous faire le tableau des sollicitations sous lesquelles il s’écroula pendant les semaines qui suivirent. Sa famille, plus patiente que ses amis et son entourage professionnel, se contentait de lui demander ce qu’il comptait faire avec sa fortune, dans l’espoir, sans doute, d’obtenir qui une villa, qui une voiture, qui une retraite plus douce. Javi refusait de se prononcer tant qu’il n’avait l’argent sur son compte en banque et je crois que personne ne se rendit compte qu’il avait déjà, dans ces moments d’attentes, une idée extrêmement précise de ce à quoi il allait consacrer sa vie.

Quelques années auparavant, alors qu’il était toujours au lycée – c’est du moins ce qu’il croyait pouvoir dire de son très vague souvenir-, Javi avait lu une phrase de Cortázar qui disait en substance que plus de gens descendaient du métro qu’il n’en sortaient. Du génial bruxellois, il ne connut rien d’autre que cette étrange idée qui le marqua au fer rouge, à un point tel que, à la découverte de son nouveau statut, c’est la première chose qui lui vint à l’esprit. La deuxième ? Je dois rencontrer ces gens qui restent là en bas. Un soir donc, à la table familiale, Javi tenta d’expliquer ses intentions et le rideau de décence qui tenait toujours se déroba complètement pour laisser place à une fureur absolue. Mon fils est fou s’écriait la mère. N’oublie pas d’où tu viens et ce que tu nous dois, beuglait le père. Le dentier de pépé se ficha dans la vierge à côté de la télé. La sœur, qui rêvait depuis plusieurs nuits de robes, de chaussures et d’un tatouage au bas du dos s’écroula par terre, l’écume aux lèvres, prise d’une terrible crise d’épilepsie qui n’intéressait personne. Le chien, dont l’instinct de survie était extrêmement puissant, se jeta sur la porte, l’ouvrit et disparut dans la nature. Par l’ascenseur ou l’escalier, nul ne le sut jamais. Le lendemain, pendant que Javi s’installait à l’hôtel, sa famille s’empressa d’essayer de le faire déclarer fou. L’équilibre des forces avait changé, et contre la fortune, rien ne peut se faire.

Tout ça, je ne le sais que par mon ami Pedro, banquier très exclusif qui s’occupait de l’argent de Javi. C’est grâce à lui que je le rencontrai : il avait besoin d’un assureur et j’étais – je suis toujours – le meilleur de la place. Après des mois de tractations, Javi venait de convaincre Metro de Madrid de lui vendre la station de Canal. Il m’est interdit de vous dévoiler le montant de la transaction, mais c’était déjà pour l’époque une somme considérable : il s’agissait d’une station à trois niveaux où deux lignes se croisaient, et il fallait que la compensation soit suffisante pour permettre la déviation des lignes ainsi que la construction d’une station de remplacement. Pour Javi, le travail ne s’arrêtait pas là : il devait aussi rendre habitable ce qui n’avait été qu’un lieu de passage, boucher les voies, construire cuisine, lieux d’aisances, chambres et salons. Les voies de la ligne 7, les plus profondes, étaient laissées plus ou moins telles quelles afin de servir de zone d’accueil familière pour ceux qui n’étaient jamais ressortis du métro. Les quais des voies de la ligne 2, plus vieillots et moins confortables, furent rénovés et transformés en gigantesque salle à manger, dans un décor les faisant ressembler à un musée de l’histoire mondiale du réseau métropolitain. Dans la tête de Javi, il ne faisait aucun doute que cette surface serait bientôt animée par les rires et les conversations de ses nouveaux amis d’ici-bas. Pour protéger son investissement, je le conseillai sur les meilleurs systèmes de sécurité et de secours, et lui vendis les meilleures polices d’assurance. Javi voulait vraiment ce qu’il se faisait de mieux pour sa nouvelle vie souterraine.

Après un an, il n’avait toujours rencontré personne. Au départ, il pensait seulement qu’un matin il se lèverait et trouverait un homme ou – mieux – une femme en train de se faire un thé dans la cuisine et qu’il saurait le / la convaincre de rester, au moins quelques temps, avec lui. Petit à petit, il se fit une raison et développa toute une série de stratagèmes afin de faire venir à lui les enfants de la tunnelesque pénombre. Il est vrai, me disait-il, que ma station est un peu à l’écart maintenant que le métro n’y passe plus. Les voies mènent toujours quelque part, mais si je ferme la porte, dans le noir profond qu’il y a de stations à stations, comment voir que la mienne est ouverte ? Lors de son emménagement, il avait muré les tunnels qui menaient respectivement vers Alonso Cano, Islas Filipinas, Quevedo et Cuatro Caminos après une centaine de mètres, laissant pour seule possibilité d’entrée un sas toujours fermé mais jamais verrouillé. Il décida finalement de l’ouvrir grand, lumières allumées, pour que ses futurs compagnons voient la lueur au bout du tunnel. Personne ne venait. Il fit installer des signaux lumineux dans la partie qui ne lui appartenait pas, histoire de tracer le chemin. Personne ne venait ! Il fit diffuser des odeurs de repas, les mélopées des sirènes souterraines ou déclamer à qui pourrait l’entendre « vous qui entrez ici, n’abandonnez pas tout espoir ». Personne ne venait, personne ne venait, personne ne venait !

Un jour de fin de printemps, je reçus chez moi une invitation à forme de wagon pour une soirée dans la station de Javi. Le jour dit, j’y allai accompagné de Pedro et de nos femmes respectives. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque le taxi nous déposa à quelques mètres de l’ancienne bouche : tapis rouge, barrières, sécurité, photographes, foule esbaudie applaudissant ! Nous pensions venir à un dîner où n’étaient conviées que les quelques relations que l’amphitryon gardait dans le monde extérieur mais l’homme n’avait pas fait les choses à moitié en invitant tout le beau monde madrilène, espérant qu’une soirée aussi inhabituelle les attirerait. Et oui, ils étaient tous venus, ils étaient tous venus ! Pedro y vit des directeurs de plus grosses mais moins bonnes banques que la sienne, je vis des directeurs de plus grosses mais moins bonnes compagnies d’assurances que la mienne, nos femmes y virent de plus bonnes mais moins grosses femmes de directeurs qu’elles. Il y avait des princes, des infantes, des joueurs de handball, de football, de basket-ball, des acteurs, des mannequins, des célèbres qui sont célèbres d’être célèbres et quelques écrivains. On mangeait les mets les plus prétentieux accompagnés des vins les plus faussement sophistiqués, tous assis autour d’une longue table installée dans une rame de métro. Après le repas, la plateforme surplombant les quais de l’ancienne voie 2 fut prise d’assaut par un DJ médiocre mais mondialement connu. En dessous, on dansait, on buvait, on draguait et certains baisaient dans les nombreux couloirs obscurs qu’il restait. La foule s’éclatait, c’était un triomphe. Au moment de nous en aller, je me dirigeai vers Javi. Alors, les gens sont là, enfin !, lui dis-je, complice. Il sourit, modestement, et me tapota l’épaule. J’appris plus tard que le lendemain la gueule de bois fut phénoménale. Pas à cause de l’alcool, non : ils étaient venus mais ils étaient tous repartis et c’était bien ça le malheur. Il avait cru toucher du doigt le premier membre de sa tribu des gens qui descendent sans remonter lorsqu’il avait réussi à convaincre un superbe mannequin de passer la nuit avec lui, mais au petit jour, à peine le thé avalé, elle s’en était bien sûr allée. L’échec, toujours l’échec dans cette fantastique quête ! Je n’en revenais pas : Javi pensait vraiment qu’il allait pouvoir convaincre un seul de ses invités qui ont tant besoin de la lumière pour survivre de le rejoindre dans ce qui n’était finalement qu’une cave ? D’après Pedro, c’était bien, en effet, son espoir. En plus d’être son banquier, il était aussi devenu son confident et devant la déprime de son étrange client, il tenta de lui remettre les idées en place en lui donnant un objectif plus réaliste : la fonction de ses soirées qu’il devait continuer à organiser régulièrement était de faire parler de son curieux mode de vie. Le peuple du métro, lui aussi, lisait assidûment la presse people, à n’en pas douter, et ainsi ils seraient inévitablement mis au courant de l’existence de ce palace tout confort. Javi reprit espoir, et organisa soirées de gala sur soirées de gala. Ils venaient, mais ne restaient jamais et, une fois le petit matin venu, plus personne ne se présentait jusqu’à l évènement suivant. Fatigué de cet inutile manège, Javi abandonna du jour au lendemain son activité mondaine et engagea un directeur artistique qui eut pour mission de lui mettre sur pied une sorte de club exclusif, aux activités se déroulant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui devait convaincre le visiteur qu’il se trouvait au paradis sous terre et, bien sûr, y rester. Pedro ne voyait pas d’un bon œil l’activité de ce nouvel employé qui n’était même pas prêt à rester sur place et avait exigé une suite dans l’hôtel le plus cher de la ville. Moi non plus : cette nouvelle facette de la recherche du navetteur perdu de Javi augmentait les risques de sinistres, ce qui faisait de son portefeuille d’assurance un cauchemar quotidien m’amenant à regarder le gouffre éventuel avec horreur. Les incarnations et les formules de son club se succédèrent, avec toujours plus de succès mais sans jamais parvenir à convaincre un quelconque pèquenot de rester en bas. On arriva même à une perversion totale le jour où le directeur artistique eut l’idée géniale d’attirer le chaland au paradis de Javi en remodelant l’espace à sa disposition en lieu où régnaient en maîtres les péchés capitaux. On s’y étendait dans des lits et des sofas moelleux, sans avoir à se lever puisqu’au moindre regard, on venait vous servir les mets les plus fins dans des quantités absurdes et quand vous en aviez marre de manger, des femmes ou des hommes ou les deux vous rendaient les plus délicieux services sexuels en vantant les qualités de votre corps et de votre génie. Et lorsque vous aviez l’impression qu’un autre membre du club était mieux servi que vous, vous pouviez vous faire amener dans un espace où déverser tout le fiel et le vitriol que vous aviez accumulés en vous, que ce soit de forme verbale ou physique. Mais personne ne restait et Javi, incommodé par les cris et les odeurs permanentes de cuisine et de semence fit tout fermer.

Pendant plusieurs années, je n’eu plus de nouvelle jusqu’au jour où j’appris que Javi avait vendu sa station, ayant compris une fois pour toute qu’il s’était fait berner. Un promoteur l’avait rachetée pour en faire une boîte de nuit spectaculaire, d’un nouveau genre – pour la petite histoire, elle fit faillite en quelques mois : le propriétaire pensait faire des économies de chauffage grâce à la chaleur humaine dégagée par les danseurs, mais, même s’ils venaient nombreux, la station était trop grande pour qu’on puisse se permettre de couper la chaudière. Metro de Madrid a racheté l’espace pour une bouchée de pain et, comme vous ne l’ignorez sans doute pas, c’est maintenant le spectaculaire musée du réseau. Je dus donc, à mon grand malheur, faire une croix sur mes contrats. Quelques semaines plus tard, le sourire me revint : Pedro m’appela pour m’annoncer la nouvelle lubie de Javi. Il venait de s’acheter un énorme château en Transylvanie, du côté de la ville de Braşov, et après de longs travaux de rénovation, avait besoin d’un bon assureur. Je ne pouvais malheureusement pas me déplacer à ce moment là et dus envoyer à ma place Jonathan, un jeune employé en qui j’avais toute confiance. A son retour, un peu secoué par le long voyage et les terres désolées de l’hiver local, il m’expliqua que Javi n’avait pas abandonné son idée de trouver des gens qui rentrent plus nombreux qu’ils ne sortent d’un endroit mais qu’il avait laissé tomber le métro pour la Transylvanie après avoir lu dans un journal qu’on y trouvait d’inquiétants châteaux où l’on pénétrait pour ne jamais ressortir. Quelques jours plus tard, je surpris une conversation entre Jonathan et un collègue qui me fit comprendre pourquoi le voyage avait duré plus que prévu. Dissimulé dans un coin, je l’écoutai. J’étais à moitié endormi, expliquait-il, lorsque j’ai eu l’impression que quelqu’un venait de s’introduire dans ma chambre. J’ouvris les yeux, et dans la lumière de la lune se tenaient trois femmes, des servantes à en juger par leurs habits et leurs parures vulgaires. Les deux premières avaient des cheveux sombres, des nez aquilins et des grands yeux étincelants qui, en contraste avec la pâle clarté lunaire, paraissaient presque rouges. La troisième était belle, aussi belle qu’on peut l’être, avec des cheveux d’or et des yeux de saphirs pâles. Quelque chose en elles me fit bander. Ne le dit à personne, surtout ici, le patron n’apprécierait pas. Je faisais semblant de dormir et les laissai venir à moi. Elles se dévêtirent et une s’assit sur mon visage, m’offrant son con. Les deux autres, je ne les voyais pas mais ma bite se mit à trembler comme l’on tremble lorsqu’on sent la main qui va administrer la caresse s’approcher. On enserra mon membre et les deux brunes l’avalèrent tour à tour. Bien sûr, je ne faisais plus semblant de dormir et je me mis à participer activement. J’ai tout fait, elles m’ont tout fait et j’ai joui avec une puissance incroyable. Je laissai le petit connard raconter son histoire avant de rentrer dans la pièce et le mettre à la porte sur le champ. Il n’y a pas de place chez moi pour le manque de professionnalisme et si le crétin a des ambitions littéraires, qu’il profite du chômage pour écrire, pensai-je. Je me dis surtout que la prochaine fois, c’est moi qui irai.

Deux ans plus tard, je fis le voyage pour le plaisir plus que pour affaire. Javi se sentait un peu seul là haut et voulait fêter son anniversaire avec quelques amis de l’époque madrilène. Comme toujours, j’y allai avec Pedro mais cette fois-ci, nos femmes restèrent à la maison. Nous trouvâmes dans un château magnifique mais perdu dans une immensité de forêts et de montagnes un Javi d’assez sombre humeur. Ici non plus, il ne rencontrait pas ces gens qui étaient censés venir et ne jamais repartir. Comme il avait déjà à l’époque de l’achat l’intuition que personne ne resterait avec lui dans un pays pauvre et dans une région isolée, il s’était mis en tête de retrouver ceux qui n’étaient pas sortis de ce château avant qu’il n’arrive. Il m’indiqua la partie la plus ancienne de l’ensemble, qu’il avait laissée en ruine pour ne pas déranger les pensionnaires qu’il était certain d’y trouver. Au cours d’une visite, il m’indiqua l’ensemble de ses trouvailles : cuisine primitive, chambres aux meubles pourris, cryptes remplies de cercueils, voilà tout ce qu’il y avait. Il avait compris de la citation de Cortázar que les gens qui ne remontaient pas étaient vivants, et il entretenait le même vain espoir par ici. Ce soir-là, alors que nous prenions un digestif dans la confortable bibliothèque du château – pièce décorative : il ne lisait rien, même pas du Cortázar-, je tentai de lui expliquer ses erreurs ainsi que ce qui devait l’encourager. Descendre dans le métro pour trouver les gens dont un Argentin disait qu’ils ne remontaient jamais, c’était un échec qui n’était dû qu’à une trop grande crédulité envers les fantaisies d’un écrivain. Ce n’était pas vraiment de sa faute s’il s’était fait avoir par l’effet pernicieux des fictions sur l’esprit cartésien. S’il avait su que Cortázar était devenu Français à la fin de sa vie, il aurait sans doute compris qu’il fallait se méfier de sa santé mentale, et rien de tout ça ne serait arrivé. En ce qui concerne l’aventure transylvanienne, il est avéré qu’il se passe des choses étranges derrières les murs de ces sombres demeures et il faut donc conclure de son échec qu’il n’est simplement pas un bon châtelain pour la région. Et si le problème est causé par son attitude personnelle, il est encore possible de se reformer et de devenir meilleur à ce qu’on fait. Sur cet encouragement, je retournai en Espagne, non sans lui avoir demandé timidement le dernier jour des nouvelles de ses trois jeunes servantes. Surpris, il me dit qu’il n’avait jamais eu de jeunes femmes à son service.

Je ne l’ai plus revu vivant. Je n’ai pas eu l’occasion de refaire le voyage, mais des nouvelles me parvenaient de temps à autres. Il avait, disait-on, arrêté sa recherche et passait ses journées à regarder par la fenêtre en proie à une étrange déprime. Ses visiteurs ibériques l’encourageaient à revenir à Madrid, il ne répondait même plus. Il y a quelques mois, il souffrit d’un premier infarctus. Jusqu’à sa mort, il ne quitta plus l’hôpital de Braşov, où, d’après son majordome, il trouva le bonheur qu’il avait arrêté de chercher il y a des années : il venait de découvrir un endroit où, indiscutablement, entraient plus de gens qu’il n’en sortait. Dehors, la neige tombait. Il savait qu’il n’aurait plus jamais l’occasion de la fouler et ça lui convenait.

8 commentaires:

g@rp a dit…

Impossible de le nier : le style Fausto existe. Et c'est du bon.
Dans Five o clock tea, "il" s'interrogeait sur son manque d'imagination, et cherchait l'inspiration dans les clichés de Sanders, à l'égal d'un Powers.
Dans Javi dans le métro - excellent titre à mon goût - "il" la trouve - et le prouve - dans une phrase de Cortazar.
Et voilà un excellent texte dans lequel on sent que Mister Fausto s'est bien amusé.
Et nous donc !
Des passages succulents, de folie.
Fausto n'omet pas, l'air de rien, d'égratigner au passage les écrivains : qui aime bien châtie bien ?
Sans parler de la chute, de l'aboutissement de la quête de Javi, qui est un régal de commentaire de texte, en somme.
En conclusion, que Javi soit dans le métro, et nous voilà...ravis ;)

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup la fin, mais la scène de sexe, par exemple, contient trop de stéréotypes, à mon sens (je te conseille le "Dictionnaire des clichés littéraires" de Hervé Laroche).

"Un beau matin"

"des nez aquilins"

"des yeux étincelants"

"pâle clarté"

"cheveux d’or"

"yeux de saphirs"

"m’offrant son con" (un con s'offre toujours, c'est étrange qu'il ne se donne ni ne se montre jamais)

"lorsqu’on sent la main qui va administrer la caresse s’approcher. " (formulation trop lourde, trop complexe, pas assez directe)

"On enserra mon membre" (on enserre toujours le membre, on ne prend jamais une queue en main)

"j’ai joui avec une puissance incroyable." (ça ne signifie rien, c'est vague, or décrire c'est mettre des mots précis sur des choses ou des gens)

***À mon sens et à titre purement indicatif. À ne pas prendre comme une attaque personnelle.***

François Monti a dit…

Tu as tout à fait raison, même si les phrases qui composent la scène que tu cites sont pratiquement toutes de quelqu'un d'autre puisque j'ai repris quasi in extenso (j'ai, il est vrai, rajouté du cliché au cliché) une scène assez connue de la littérature 19eme. Finalement, je ne sais pas s'il est heureux de rire un peu en jouant avec ces citations tombant dans les clichés au risque que le lecteur pense que les clichés sont de toi.
Ceci dit, je dois quand même préciser que quand j'utilise "un beau matin", je sais que c'est un cliché et que ça joue peut-être dans ma décision. Ensuite, on voit si ça marche ou pas avec le lecteur et à moi d'en tirer des leçons pour la suite. Merci en tout cas de tes remarques.
(Finalement, peut-être que j'ai "parodié" un passage d'un autre livre pour le moment sexe non pas seulement parce que s'amusait, mais aussi parce que je ne suis pas capable d'écrire une scène cul correcte? Je vais y réfléchir).

Anonyme a dit…

Je me doutais d'un truc dans le genre, car c'était vraiment trop, mais je n'en étais pas sûr parce que le reste n'en est pas totalement exempt. Montrer qu'un type régurgite les pires clichés pour parler de sa vie est intéressant, mais alors il faut l'intégrer à une description plus longue, avec des antécédents, qui nous permette de bien saisir la chose. Par ailleurs, j'aime penser que rien ne doit être gratuit dans un roman et surtout dans une nouvelle, que chaque information doit avoir une signification dans le cadre plus général de l'oeuvre.

A mon sens, les scènes les plus compliquées sont celles de combat. Le cul n'est difficile que dans la mesure où il ne faut pas faire vulgaire ni emprunté.

De quel roman s'agit-il ?

François Monti a dit…

Fin du chapitre 3 du Dracula de Stoker. (Ou "la scène avec Belluci").

Tes remarques sont justes et recoupent plus moins d'autres que l'ont m'a fait parvenir par ailleurs. Merci.

g@rp a dit…

Plus que quelques heures pour poster une suite cette année, Fausto !
Bon bout d'an, et a l'an que ven !

g@rp a dit…

2008 sera l'année Auto-Fission !
Je le sais, je le sens.
Et je sens aussi l'odeur du papier et de l'encre.
Ceci termine les prédictions 2008 du m@gesc@rgot zébulonien^^

g@rp a dit…

Nous sommes lundi soir.
Confortablement installé dans mon canapé cargo, j'attends la suite...
(oui, je sais, je suis collant^^)